Ordonnance (Traitement : amiodarone - A l'initiation du traitement) :
Bilan biologique :
– TSH
– ASAT, ALAT, gGT, PAL
– Ionogramme sanguin
Note :
Un ECG doit être pratiqué avant l’initiation du traitement (calcul du QT, recherche de bloc auriculo-ventriculaire du 2ème ou 3ème degré, d’un bloc sino-auriculaire ou d’un bloc bifasciculaire qui doivent faire arrêter le traitement…)
La surveillance régulière de la fonction hépatique est recommandée en début de traitement puis de façon régulière au cours du traitement par l’amiodarone.
En cas de toux dyspnéisante, penser à la radiographie de thorax (pneumopathie interstistielle).
Une hypokaliémie éventuelle est à traiter avant traitement par amiodarone.
L’amiodarone est une molécule riche en iode. Des élévations modérées et isolées de la TSH sont fréquentes après l’instauration d’un traitement par amiodarone. Dans cette situation, il est recommandé de contrôler de manière plus rapprochée la TSH (dans les 3 mois).
Chez les personnes de plus de 65 ans, les données de la littérature montrent que la limite supérieure de l’intervalle de référence de la TSH est plus élevée, et il est proposé d’utiliser pour norme la décennie d’âge à partir de 60 ans : > 6 mUI/l entre 60 à 69 ans ; > 7 mUI/l entre 70 et 79 ans ; > 8 mUI/l entre 80 et 89 ans (la limite supérieure n’est pas le seuil d’intervention).
En cas d’hypothyroïdie (prise de poids, frilosité, apathie, somnolence…), si la TSH est très augmentée, il n’est pas impératif d’arrêter le traitement par amiodarone. L’arrêt de l’administration entraîne le retour progressif à l’euthyroïdie dans un délai de 1 à 3 mois ; si l’indication le justifie, l’amiodarone peut être poursuivie en associant une opothérapie substitutive à base de L-thyroxine, guidée par le TSH.
En cas d’hyperthyroïdie (parfois trompeuse : pauci-symptomatiques avec léger amaigrissement inexpliqué, atténuation de l’efficacité antiangoreuse et/ou antiarythmique ; formes psychiatriques du sujet âgé, voire thyréotoxicose), si la TSH est effondrée, il est IMPÉRATIF d’arrêter le traitement par amiodarone. L’arrêt suffit habituellement à amorcer, dans un délai de 3-4 semaines, la guérison clinique. Les cas graves pouvant entraîner le décès du patient, nécessitent une mise en route en urgence d’un traitement adapté (pouvant intégrer une corticothérapie en cas de thyrotoxicose).
En dehors de tout signe clinique de dysthyroïdie, une hormonémie thyroïdienne « dissociée » (augmentation de T4, T3 normale ou légèrement abaissée) ne justifie pas l’arrêt du traitement.
Pour en savoir plus, se référer au site ThyroCheck.