Ordonnance (Hyperferritinémie - Bilan initial) :
Bilan biologique :
– Ferritinémie
– Coefficient de saturation de la transferrine
– NFS
– CRP
– ASAT, ALAT, gGT, PAL, bilirubine
– Glycémie à jeun
– EAL
+/- CPK
+/- réticulocytes
+/- haptoglobine
+/- TSH
Note :
La ferritinémie stocke le fer (4500 atomes/molécule) au niveau des hépatocytes et du système macrophagique (foie, rate). C’est une molécule de l’inflammation (activation macrophagique), dont la synthèse est stimulée par l’alcool. La toxicité viscérale (fibrose hépatique, cardiaque, hypophysaire, pancréatique – diabète) est attendue au-delà de 1000.
Les principales causes d’une hyperferritinémie à évoquer sont : la consommation d’alcool (interrogatoire, VGM élevé, gGT élevés…), un syndrome inflammatoire, une cause métabolique (diabète, HTA, etc.) et l’hémochromatose.
La ferritinémie peut aussi être liée à une lyse cellulaire ou musculaire (ASAT, ALAT +/- CPK), une hémolyse (NFS, réticulocytes, haptoglobine), une hyperthyroïdie (TSH).
En pratique, on dosera surtout la ferritinémie et le CSF, éventuellement à 2 reprises si > 45 % (femme) ou 50 % (homme) :
- si CSF normale/basse, rechercher une cause secondaire :
- Cytolyse possible ou lyse musculaire —> ASAT, ALAT +/- CPK, sérologies VHA, VHB, VHC…
- Syndrome inflammatoire (souvent ferritinémie < 500) —> CRP (à noter fer bas, CSF bas)
- Hépatosidérose dysmétabolique (ferritinémie 600 – 1200) —> EAL, GAJ +/- uricémie (une IRM hépatique retrouverait un CHF modérée < 120 micromol/g)
- Hyperthyroïdie –> TSH
- Si signes extrapyramidaux, ataxie cérébelleuse, anémie, dégénérescence rétinienne, troubles neurocognitifs progressifs : penser à l’acéruléoplasminémie (traitement par déféroxamine SC et non par saignées)
- Si signes cutanés (dermatose bulleuse des zones photoexposées, hyperpigmentation, favorisé par l’alcool), penser à la porphyrie cutanée tardive –> ASAT, ALAT, PAL, porphyrines urinaires
- Syndrome d’activation macrophagique (fièvre, hypertriglycéridémie, hypofibrinogénémie ; lié à EBV, HSV, VIH, néoplasie, connectivites…)
- sinon : IRM hépatique
- < 3N = mutation FTL (sans cataracte), maladie de Gaucher, hyperferritinémie-cataracte
- > 3N = ferroportine, acéruloplasminémie héréditaire
- Si CSF élevée :
- Cytolyse (hépatite aiguë ou chronique, myolyse cardiaque ou périphérique) —> ASAT, ALAT +/- CPK, sérologies VHB, VHC
- Ethylisme chronique (ferritinémie parfois > 1000) —> NFS, gGT, fer élevé (normalisation en 1 semaine de sevrage, alors que la ferritine met 3 mois)
- Transfusions massives et dysérythropoïèse (anémie ancienne ou récente)
- Hémochromatose : mutation HFE (souvent CSF > 80 % – on demandera surtout si CSF > 60 % chez l’homme et > 50 % chez la femme) : C282Y d’abord (remboursé) voire ensuite H63D +/- S65C
- C282Y +/+ : hémochromatose type 1 (AR à pénétrance incomplète) – l’hétérozygotie n’élève pas significativement la ferritinémie sauf si H63D
- C282 / H63D (hétérozygote) : modérément élevé
- sinon réaliser une IRM (si > 3N : autres formes d’hémochromatose rares, par ex. hémochromatose juvénile (type 2 : gène HJV, HAMP), liée à des mutations du récepteur de la transferrine de type 2 (type 3), maladie de la ferroportine (type 4))